Espaces des savoirs
Un site interactif sur le thème de l’innovation technologique en région genevoise lors des débuts de l’industrialisation (1750-1850)
* Site optimisé pour Firefox *
Cette plateforme met en scène des cas issus de la recherche doctorale en histoire économique et sociale de Sylvain Wenger sur le développement de l’environnement institutionnel et intellectuel en Suisse occidentale et plus spécialement à Genève dans le contexte des débuts de l’industrialisation européenne.
Il est courant aujourd’hui de qualifier certaines des économies les plus prospères de ‘sociétés du savoir’. Quelles sont les origines historiques de cette conception du développement économique? Comment les processus de production, d’acquisition et de dissémination du savoir utilisé à des fins d’innovation technologique se produisent-ils?
Ce projet appréhende ces questions sous l’angle du rôle des institutions et du savoir. A la croisée de plusieurs champs historiques touchant à l’économie, à la technologie, à la science, à l’éducation et aux beaux-arts, il s’inscrit dans les cadres des études historiques interrogeant l’impact économique et social du ‘mouvement des Lumières’ dans la longue durée.
Quatre cas d’étude sont présentés sur cette plateforme:
Chaque module donne accès aux différents niveaux de la recherche historique:
le questionnement et les hypothèses, les sources, et l’interprétation.
La recherche en histoire et Internet
Depuis la fin du 20e siècle de plus en plus de chercheurs en sciences sociales restituent des cas d’étude historiques à l’aide d’outils numériques et diffusent leurs résultats par le biais de publications sur Internet. Les représentations produites grâce aux outils numériques donnent aux chercheurs de nouveaux points de vues et de nouvelles possibilités d’aborder les sources d’archives, suscitant de nouvelles questions et hypothèses alimentant leurs récits historiques. A titre d’exemple le projet Mapping the Republic of Letters de l’Université de Stanford fournit des cas attrayants revisitant les réseaux sociaux des siècles passés par le prisme de la correspondance. Espaces des savoirs est une expérience de plus en ce sens.
Avis
Les cas présentés sur ce site sont modelés et orientés par les choix que l’éditeur effectue en fonction de ses questions, de ses hypothèses de travail et des sources d’archives à disposition. Ils ne sont exhaustifs sous aucun rapport.
Correspondances
Ce module présente un échantillon de plus de 450 lettres échangées par des savants et des entrepreneurs suisses, français et britanniques entre 1779 et 1822. Les flèches turquoises symbolisent des lettres emblématiques ; cliquez pour accéder à des transcriptions, des illustrations et des commentaires historiques.
De quoi s’agit-il?
Ce module part de l’idée issue des études sur l’innovation selon laquelle une économie et ses entreprises n’innovent pas en situation d’isolement, mais en relation avec leur contexte socioéconomique et en exploitant des savoirs développés grâce à des contacts avec des espaces culturels extérieurs. Il met en scène les échanges épistolaires entre des savants et des fabricants établis en Suisse occidentale, en France et en Grande-Bretagne dans la période 1770-1830. Où étaient-ils, de quoi parlaient-ils? Leurs échanges favorisaient-ils effectivement la mobilisation de savoir utile à l’innovation? Le cas échéant, quel savoir, et utile à qui? En toile de fond se pose la question du profil de ces individus impliqués dans des activités inventives, et de leurs savoirs: les termes ‘savants’, ‘fabricants’, ‘entrepreneurs’, ‘mécaniciens’ et autres ‘constructeurs’ sont-ils adéquats? Comment les savoirs d’ordres ‘théorique’ et ‘pratique’ sont-ils utilisés?
Pourquoi une carte sans frontières?. La recherche historique tend depuis plusieurs décennies à s’affranchir de la spatialité donnée par les frontières des États-nations. L’histoire ainsi décloisonnée – parfois qualifiée de ‘globale’ ou ‘transnationale’ – propose de nouvelles conceptions des interrelations entre les espaces historiques étudiés. Elle vise à décrire et comprendre comment le niveau local ou régional s’articule avec les niveaux plus étendus (grandes régions, pays, continents etc) et privilégie des allers-retours entre ces différentes échelles.
Comment ça marche?
L’échantillon employé contient 450 lettres (flux gris clairs). Des flux choisis pour leur caractère emblématique (gris foncé) donnent accès à des extraits de sources primaires, des transcriptions, des commentaires historiques ainsi que les métadonnées ad hoc (date, dépôt, cote). Cliquez sur un flux pour accéder aux informations.
Un tri thématique est possible selon les critères affaires industrielles, controverses, networking, échanges scientifiques et techniques, politique, voyages (en cours de développement). Notons que les lettres comportent d’autres sujets tels que la santé, les liens de famille et d’amitié, l’éducation ou l’argent.
Consultez ici le même échantillon traité sous l’angle de l’analyse de réseau à l’aide du logiciel Gephi. Cette méthode permet notamment de visualiser des liens (ou l’absence de liens) entre individus. Comment lire ce document? Les pastilles représentent des individus, et les flux des lettres échangées. L’intensité des liens (nombre d’échanges) est symbolisée par la taille des flux. Les pastilles colorées symbolisent des acteurs centraux de ma recherche, les grises des acteurs plus périphériques. En bleu pastel apparaissent les acteurs que je qualifie de « ressortissants helvétiques » – dont la définition précise n’est pas encore arrêtée! -, et en bleu roi des acteurs britanniques. Quels constats cette représentation permet-elle de tirer? Davantage de commentaires à venir.
Informations
Sources:
Archives of Soho, Central Library of Birmingham
Robinson E. et McKie D., éds, Partners in science: letters of James Watt and Joseph Black, 1970.
Sigrist R., éd., Marc-Auguste Pictet, Correspondance: sciences et techniques, vol. III, 2000. konam
Description de la carte: PDF [en préparation]
Description des données: PDF [en préparation]
Trier par :
- Affaires industrielles
- Controverse
- Networking
- Echanges scientifiques et techniques
- Politiques
- Voyages
- Villes emblématiques
- Toutes les villes
Découvrez les premières expositions industrielles genevoises, organisées en 1828 et 1833 par la Société des arts locale. Les catalogues de ces manifestations ont la particularité de faire figurer les adresses précises et les métiers des exposants, permettant de reconstituer des arrêts sur images de la distribution géographique des lieux de production genevois aux alentours de 1830. Accédez aux notices en cliquant sur les pastilles colorées.
Les expositions industrielles sont des pratiques nouvelles dans le premier tiers du 19e siècle, et elles font polémique: certains jugent qu’il est bon que les fabricants montrent leurs produits au plus grand nombre afin d’en faire circuler l’information, tandis que d’autres craignent l’usurpation et l’imitation des produits et des procédés exposés. Malgré les réticences, ce genre de manifestations, de dimensions locales voire nationales, se multiplie dans la plupart des régions européennes en cours d’industrialisation à partir du début du 19e siècle. Quelles informations peut-on extraire de leurs catalogues, et pour quels enseignements? Les ateliers de production sont-ils regroupés par corps de métier? Certains fabricants trouvent-ils un intérêt à travailler à proximité de leurs pairs -par exemple pour faciliter les échanges d’information-, et d’autres non? Ou est-ce secondaire pour tous? Cette page propose des représentations permettant de discuter ces questions, et donne accès aux catalogues d’expositions qui comportent de précieuses indications sur l’état du tissu productif local. En cliquant sur les pastilles colorées vous accédez aux notices originales des catalogues des expositions, ainsi qu’à leur métadonnées. Un tri est possible en fonction de trois critères appliqués aux notices de chaque exposant: les secteurs d’activité, l’apparition de termes relatifs à l’innovation et à des procédés étrangers (en développement). Cette page prototype pourrait être développée en intégrant les informations figurant dans l’Indicateur genevois, un annuaire économique et politique publié à partir de 1828. Notons que sur l’exercice de représenter spatialement les activités productives n’est pas une nouveauté; on trouve des exemples plus anciens de cartographie en histoire économique locale, comme celui de la distribution géographique des activités du textile à Genève à la fin du 16e et au début du 17e siècle (Mottu-Weber 1990). Sources primaires: Archives Société des arts, Catalogues des expositions industrielles 1828 et 1833 Description de la carte et des options de recherche: PDF [en préparation] Crédits cartographiques: Office du patrimoine et des sites – Etat de Genève & Adrien Remund Université de Genève
Afficher exposition : 1828  /  1833
Les premières expositions industrielles à Genève
De quoi s’agit-il ?
Comment ça marche?
Informations
Membres de la Société des arts de Genève
La reconstitution de trajectoires biographiques collectives, ou prosopographie, est une méthode fréquemment employée en sciences sociales. L’ensemble de données disponible ici porte sur les membres de la Société pour l’encouragement des arts, des manufactures et de l’agriculture de Genève tels qu’ils apparaissent sur les listes de membres à cinq dates comprises entre le moment de sa création, en 1776, et l’année 1851.*
Les listes de membres retenues correspondent exclusivement aux années 1776-1778, 1801, 1811, 1821 et 1851.
De quoi s’agit-il?
Les membres de cette association sont à l’origine de nombreuses initiatives visant à soutenir le développement de l’économie genevoise. Qui sont-ils? Comment leur activité principale figure-t-elle dans les sources primaires, et comment cette indication évolue-t-elle au cours du temps? Quid de leur formation? Sont-ils affiliés à d’autres sociétés savantes, et à quel titre? Font-ils lien avec des lieux de savoir extérieurs, à l’échelle régionale et/ou internationale? Quel rôle joue cette association pour l’innovation technique et, plus largement, pour le développement économique local? Voici les questionnements sous-jacents à cet essai de prosopographie.
L’objectif de départ de la base de données est de systématiser l’information sur le recrutement des membres de la société afin de distinguer différents profils d’individus engagés dans ses opérations d’encouragement à l’innovation. Les informations figurant sur les listes de membres sont pour l’essentiel les noms, les métiers, la date d’entrée dans la société et l’appartenance à une ou plusieurs de ses sections.
La motivation de fond est de discuter le statut et le rôle d’individus intéressés et actifs d’une manière ou d’une autre dans le champs des développements techniques. La littérature emploie souvent les termes de « savants » et/ou d’ « artisans » (ou ‘artistes’, ‘méchaniciens’[sic] dans les sources) pour désigner les acteurs de l’innovation; ces termes sont-ils satisfaisants, ou gomment-ils l’importante variété d’acteurs dont il est question? Quels autres typologies peuvent être plus appropriées? La distinction parfois utilisée entre « ceux qui savent » (knowers), et « ceux qui font » (doers) [Mokyr 2005] est-elle pertinente pour appréhender les individus impliqués, de près ou de loin, dans les processus d’innovation technique au cours de l’industrialisation en Suisse occidentale? Ces questions renvoient au débat historique sur les rôles et les interactions de différents types de savoirs – plutôt abstraits et théoriques d’un côté, et plus ‘pratiques’ d’un autre côté – dans les processus ayant débouché sur la révolution industrielle en Europe du nord et du centre, et à sa diffusion à d’autres régions du monde.
La prosopographie implique des problèmes méthodologiques, notamment sur la constitution de l’échantillon (choix et limites du groupe étudié) et la pertinence des catégorisations proposées. Il est indispensable de s’interroger sur les limites du groupe considéré. Les limites dépendent-elles des critères choisis par l’historien? Des conditions de production des sources employées?
Dans le cas présent, on pourrait s’attendre à ce que tous les individus membres de la Société des arts aux dates considérées figurent dans l’échantillon, étant donné que leurs noms ont été directement saisis depuis les listes de membres. Cela n’est pourtant pas absolument le cas: en consultant d’autres sources ou témoignages, il m’est arrivé de constater l’affiliation de certains individus absents des listes de membres officielles que j’ai utilisées (par exemple H.-L. Jaquet-Droz, J.-F. Houriet, A.-H. Exchaquet, Christine Jurine et Louis Rubio). Autre cas de figure: certains individus que l’on pourrait s’attendre à voir figurer dans les listes de membres de la Société des arts, suivant la logique de leur intérêt pour le changement technique (par exemple en raison de leur rôle dans la promotion économique ou du fait qu’ils soient entrepreneurs industriels) n’apparaissent pas. Pourquoi?
Ces problèmes méthodologiques entraînent d’autres questions: pourquoi certains individus adhèrent-ils, d’autres non? Comment les acteurs font-ils le choix d’entrer ou non? Certains individus sont-ils refusés? Au fond que signifie le fait d’être membre de cette association? Est-ce un signe de prestige? Est-ce utile pour développer des activités économiques? Pour accéder à des prestations ou à des connaissances utiles?
* Certains individus apparaissent dans la base de données sans être membres de la Société des arts. Ils sont signalés par la mention Pas membre SDA! dans le portrait express, et sont listés au bas de l’index des personnes disponible ci-dessous. Il s’agit d’une série d’acteurs présents dans ma recherche.
Cette base de données comporte des incertitudes en raison de la forte homonymie et du manque de données historiques concernant de nombreux acteurs. Vous trouvez une erreur ou une imprécision, ou êtes en mesure de communiquer des informations ou de donner des pistes? Merci de prendre contact [email].
Description de la base (échantillon, collecte, codage), des options de recherche et de l’affichage: PDF
Liste des abréviations des sources: PNG
Sources primaires: Archives Société des arts, Listes de membres 1776-1778, 1801, 1811, 1821, 1851
Version de la base: 1.0 (mars 2014)